Alors que je venais de connaître ma première (mais pas dernière) faillite à Douala, je décide de m’installer à Yaoundé, avec en tête une seule idée : devenir le meilleur !!!
L’afflux d’argent m’avait rendu tellement bête que non seulement je me suis transformé en petit prétentieux arriviste, mais en plus les résultats scolaires en ont pris un coup. Pour la toute première (et unique) fois de ma vie, j’ai connu l’échec ! Reprendre ma dernière année de licence a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, en cette période trouble où tout s’écroulait autour de moi.
En plus, je réalisais que je ne pourrai jamais devenir multimillionnaire avec mon business de cours de soutien académique. Il me fallait plus ! La conclusion qui s’imposa à moi était toute simple:
IL FALLAIT QUE J’APPRENNE, IL FALLAIT QUE JE DEVIENNE LE MEILLEUR !
À la recherche
J’entrepris donc de rechercher les meilleures écoles de commerce du pays, et mon choix fut immédiatement porté sur SUP DE CO. Problème : non seulement l’école était a Yaoundé, mais surtout elle était hors de prix pour la famille pauvre que nous étions (1.500.000 la première année, 1.700.000 la deuxième et 2.000.000 la dernière).
Comment allais-je faire ???
Je réunis ma famille et les informe de ma volonté d’étudier dans cette prestigieuse école : « C’est une excellente idée, mais tu sais bien qu’on n’a pas les moyens », m’a répondu mon père. « Si c’était encore une seule année, je pouvais me sacrifier et payer, mais sur les trois ans non, vraiment je ne peux pas » m’a répondu ma grande sœur… Cette dernière réponse fit un boom dans ma tête : je venais d’obtenir un an de financement, il ne m’en manquait plus que deux !
Galvanisé par cela, je poursuivis mes recherches, et bingo : l’école offre des bourses aux meilleurs élèves !!!
Ce qui veut dire que si je suis parmi les meilleurs élèves, je peux avoir une bourse….😊
Aussitôt pensé, j’ai appelé ma sœur :
– Tu as dit que tu peux payer une année, nor ?
– Oui c’est bien cela
– Ok. Je vais à Yaoundé donc, c’est décidé.
– Mais où vas-tu trouver l’argent pour la suite ?
– Je m’appelle FANGWA, fais moi confiance !
Elle me demanda donc de passer quelques jours plus tard, et me remis l’équivalent de la première tranche.
Mon plan était clair, il ne me restait plus qu’à le mettre en application. Je devais devenir le meilleur étudiant que cette école ait connu, et rien de pouvait m’en empêcher !!!
Major, dès le début
2 semaines plus tard, je me présente au concours d’entrée : j’en sors MAJOR.
Je retrouve une classe avec des étudiants hyper intelligents, et disposant d’un avantage social, car presque tous issus de la haute bourgeoisie.
Moi, fils de Ma’a Louise, vendeuse de pain haricot, je devais devenir meilleur qu’eux.
Matin midi et soir, je travaillais sans relâche, car je savais que je n’avais pas droit à l’erreur !
À la fin de cette année, le babillard a rendu son verdict : non seulement j’avais eu une note qui me rendait éligible à la bourse, mais en plus, j’étais le MAJOR !!!
Me voilà donc en deuxième année (Graduate 1), tellement gonflé par mon succès que j’ai relâché la pression : au premier semestre je me retrouve avec 11 de moyenne !!! Une véritable claque !!! Je voyais déjà ma bourse m’échapper !!! Et si je ne l’avais pas, j’allais être obligé d’arrêter : tous ces efforts, tous ces sacrifices, en vain ??? Non !!! Il fallait se réveiller, et c’est ce que je fis !!!
À la fin de cette année, j’avais une moyenne annuelle supérieure à 14, malgré mon très mauvais résultat du premier semestre.
Place donc à la toute dernière année, où je mis alors le turbo : MAJOR DES MAJORS, et MAJOR DE L’HISTOIRE DE SUP DE CO!!!
Je l’avais fait, j’avais atteint mon objectif, j’étais le meilleur !!!!
Ces trois années ont été très éprouvantes, car n’ayant pas de soutien familial solide, j’ai dû développer mon sens des affaires, ce qui me permis de créer ma seconde entreprise, alors que j’étais encore sur les bancs ! Ça je vous en parlerai prochainement.
VOTRE SEULE LIMITE EST CELLE QUE VOUS VOUS IMPOSEZ !
Fabrice Fernand FANGWA,
le major des majors